• Callimaque, Hymne à Zeus (vers 1 à 45) - Proposition de traduction de Citronnelle

    Ζηνὸς ἔοι τί κεν ἄλλο παρὰ σπονδῇσιν ἀείδειν

     


    λώϊον ἢ θεὸν αὐτόν, ἀεὶ μέγαν, αἰὲν ἄνακτα,

     


    Πηλαγόνων ἐλατῆρα, δικασπόλον Οὐρανίδῃσι;

     

    πῶς καί νιν, Δικταῖον ἀείσομεν ἠὲ Λυκαῖον;

     


    ἐν δοιῇ μάλα θυμός, ἐπεὶ γένος ἀμφήριστον.

       

    Ζεῦ, σὲ μὲν Ἰδαίοισιν ἐν οὔρεσί φασι γενέσθαι,

     

    Ζεῦ, σὲ δ᾽ ἐν Ἀρκαδίῃ· πότεροι, πάτερ, ἐψεύσαντο;


    Κρῆτες ἀεὶ ψεῦσται· καὶ γὰρ τάφον, ὦ ἄνα, σεῖο

     


    Κρῆτες ἐτεκτήναντο· σὺ δ᾽ οὐ θάνες, ἐσσὶ γὰρ αἰεί.

    Qui d'autre que Zeus pourrions-nous chanter pendant les libations,

     

    Qui soit meilleur que le dieu lui-même, à jamais grand, à jamais roi,

     

    Des Fils-de-Glaise le chasseur, le juge des Ouranides !

     

    Comment, pourtant, le chanterons-nous - Dictien ou Lycien ?

     

    Dans le doute, vraiment, est mon cœur, puisque sa naissance est incertaine !

     

    Zeus, sur les monts de l'Ida, d'une part, on dit que tu es né,

     

    Zeus, ainsi qu'en Arcadie : qui sont ceux, père, qui mentent ?

     

     Les Crétois, toujours menteurs ! De fait, c'est une tombe, ô roi, que pour toi

     

    Les Crétois ont bâtie ! Mais tu ne mourras pas, car tu existes à jamais.

    ἐν δέ σε Παρρασίῃ Ῥείη τέκεν, ἧχι μάλιστα

     

     ἔσκεν ὄρος θάμνοισι περισκεπές· ἔνθεν ὁ χῶρος

     

     ἱερός, οὐδέ τί μιν κεχρημένον Εἰλειθυίης

     

     ἑρπετὸν οὐδὲ γυνὴ ἐπιμίσγεται, ἀλλά ἑ Ῥείης

     

     ὠγύγιον καλέουσι λεχώϊον Ἀπιδανῆες.

     

      ἔνθα σ᾽ ἐπεὶ μήτηρ μεγάλων ἀπεθήκατο κόλπων,

     

     αὐτίκα δίζητο ῥόον ὕδατος, ᾧ κε τόκοιο

     

     λύματα χυτλώσαιτο, τεὸν δ᾽ ἐνὶ χρῶτα λοέσσαι

     

    C'est en Parrhasie* que Rhéia t'enfanta, en l'endroit où

     

     La montagne est la plus enfouie sous les buissons. Là, c'est le lieu 

    Sacré où, ayant noué des relations avec Eilèluthè**,

     

    Ni animal ni femme ne vient, mais où de Rheia est

     

     La vénérable couche, comme l'appellent les Apidanéens***.

     

    C'est là que, lorsqu'elle t'eut mis hors de ses grands flancs,

       

    Ta mère aussitôt chercha un cours d'eau où purifier

     

     Les souillures de l'enfantement et où laver ton corps.

     

    Λάδων ἀλλ᾽ οὔπω μέγας ἔρρεεν οὐδ᾽ Ἐρύμανθος,


    λευκότατος ποταμῶν, ἔτι δ᾽ ἄβροχος ἦεν ἅπασα


    Ἀρκαδίη· μέλλεν δὲ μάλ᾽ εὔυδρος καλέεσθαι

     


    αὖτις· ἐπεὶ τημόσδε, Ῥέη ὅτ᾽ ἐλύσατο μίτρην,


    ἦ πολλὰς ἐφύπερθε σαρωνίδας ὑγρὸς Ἰάων


    ἤειρεν, πολλὰς δὲ Μέλας ὤκχησεν ἁμάξας,


    πολλὰ δὲ Καρίωνος ἄνω διεροῦ περ ἐόντος


    ἰλυοὺς ἐβάλοντο κινώπετα, νίσσετο δ᾽ ἀνήρ

     

     

    πεζὸς ὑπὲρ Κρᾶθίν τε πολύστιόν τε Μετώπην


    διψαλέος· τὸ δὲ πολλὸν ὕδωρ ὑπὸ ποσσὶν ἔκε
    ιτο.

    Mais le Ladon, le grand Ladon, n'y coulait pas encore, ni l'Erymanthe,

     

    Le plus limpide des fleuves, et elle était encore toute entière dénuée d'eau,

     

    L'Arcadie. Pourtant, « à la très belle eau » allait-elle être appelée

     

    Un jour. Jadis, précisément, lorsque Rhéa dénoua sa ceinture,

     

    De nombreux chênes, au-dessus de l'humide Iâon,

     

     S'élevaient, tandis que le Mélas portait de nombreux chars,

     

    Et que nombreux, au-dessus du Kariôn humide,

     

    Etaient les animaux qui avaient installé leurs tanières ; l'homme traversait

     

    A pied le Crathin et la pierreuse Métôpè,

     

    Assoiffé ; et l'étendue d'eau, c'est en dessous de ses pieds qu'elle se trouvait.

     

    καί ῥ᾽ ὑπ᾽ ἀμηχανίης σχομένη φάτο πότνια Ῥείη·

     

    «Γαῖα φίλη, τέκε καὶ σύ· τεαὶ δ᾽ ὠδῖνες ἐλαφραί.»

     

    εἶπε καὶ ἀντανύσασα θεὴ μέγαν ὑψόθι πῆχυν

     

    πλῆξεν ὄρος σκήπτρῳ· τὸ δέ οἱ δίχα πουλὺ διέστη,

     

     

     

    Et là, comme elle se trouvait sans ressources, elle dit, la vénérable Rhéa :

     

    "Terre, ma chère, enfante, toi aussi, car ces douleurs te sont légères."

     

    Ayant parlé, la déesse déploya, long, son bras vers le haut,

     

    Et elle frappa la montagne d'un bâton ; celle-ci en deux largement se sépara,

     

     

     

    ἐκ δ᾽ ἔχεεν μέγα χεῦμα· τόθι χρόα φαιδρύνασα,

    ὦνα, τεὸν σπείρωσε, Νέδῃ δέ σε δῶκε κομίζειν

    κευθμὸν ἔσω Κρηταῖον, ἵνα κρύφα παιδεύοιο,

    35 πρεσβυτάτῃ Νυμφέων, αἵ μιν τότε μαιώσαντο,

    πρωτίστη γενεὴ μετά γε Στύγα τε Φιλύρην τε.

    οὐδ᾽ ἁλίην ἀπέτεισε θεὴ χάριν, ἀλλὰ τὸ χεῦμα

    κεῖνο Νέδην ὀνόμηνε· τὸ μέν ποθι πολὺ κατ᾽ αὐτό

    Καυκώνων πτολίεθρον, ὃ Λέπρειον πεφάτισται,

    40 συμφέρεται Νηρῆι, παλαιότατον δέ μιν ὕδωρ

    υἱωνοὶ πίνουσι Λυκαονίης ἄρκτοιο.

    εὖτε Θενὰς ἀπέλειπεν ἐπὶ Κνωσοῖο φέρουσα,

    Ζεῦ πάτερ, ἡ Νύμφη σε —Θεναὶ δ᾽ ἔσαν ἐγγύθι Κνωσοῦ—

    τουτάκι τοι πέσε, δαῖμον, ἄπ᾽ ὀμφαλός· ἔνθεν ἐκεῖνο

    45 Ὀμφάλιον μετέπειτα πέδον καλέουσι Κύδωνες.

     

     

     

    Et il en coula un grand cours d'eau. Là, elle rendit ta peau brillante, 

    Ô roi, puis elle t'emmaillota, et à Néda elle te donna pour que celle-ci t'emporte,

    En un lieu caché de Crète, où secrètement tu fus élevé

    Par la plus ancienne des Nymphes qui l'accouchèrent alors,

    Par la première en naissance après le Styx et Philyra.

    Et elle ne la paya pas en retour d'une piètre reconnaissance, la déesse, car à ce cours d'eau,

    Elle donna le nom de Neda. Celui-ci est abondant, et quelque part près

    De la ville des Caucônes - où on l'appelle Lepreion-

    Il se mélange au Nérée, et cette eau, très ancienne,

    Est bue par les petits-fils de l'Ourse, fille de Lycaon.

    Lors elle quitta Thènes, et alors que vers Knossos elle te portait,

    La Nymphe, Zeus père -car Thènes est près de Knossos-

    Alors tomba, ô daimon, ton nombril ; et c'est de là que ce nom de

    "Plaine du Nombril" a été donné ensuite par les Kydoniens.


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  • Commentaires

    1
    Fred
    Lundi 18 Avril 2016 à 12:04

    super présentation:)!!

     

    2
    Lundi 18 Avril 2016 à 13:55

    Merci !!!

    3
    Normand temporaire
    Mercredi 29 Juin 2016 à 09:41

    Bonjour Citroennelle !!!

    Ultime relecture de l'Hymne à Zeus avant le deuxième round des oraux. Merci à Fred et bien sûr à toi, Citronnelle pour vos traductions ! Et plus généralement, bravo pour ce beau blog ! Longue vie à lui ! Puisse-t-il aller jusqu'au bout de son odyssée.

    A très bientôt et merci encore.

    N. T.

    4
    Mercredi 29 Juin 2016 à 12:20

    Merci beaucoup Normand Temporaire !

    Ce message ensoleille ma journée pluvieuse et me donne envie de traverser les flots... en ta compagnie !

    Ca tombe à pic, comme qui dirait ! (seul un Normand, même temporaire, peut comprendre vraiment ce que signifie "tomber à pic". Sacrées falaises hein, par

    chez toi !)

    Bon courage pour tes oraux ! Citronnelle est avec toi !

    C. L.

     

    5
    Fred
    Mercredi 29 Juin 2016 à 19:40

    j'en profite pour donner des nouvelles en direct des oraux: je suis tombée sur Callimaque mais l'hymne à Délos...

      • Jeudi 30 Juin 2016 à 20:27

        Watch ! Dur ! Ca a donné quoi tu penses ? Je ne sais pas quand sont tes résultats, mais tiens moi au courant, et TRES BON COURAGE pour la suite si c'est pas fini ! Tout est encore possible ! J'espère que ça va donner un résultat positif !

    6
    Fred
    Jeudi 30 Juin 2016 à 22:32

    J'avoue que le passage de l'hymne à Délos que j'ai eu à traduire n'était pas le plus intéressant (formation des autres îles et explications du nom de Délos) ni le plus simple pour moi...Les résultats sont le 5 juillet et il me reste une épreuve dimanche:) On verra bien!

    7
    Samedi 2 Juillet 2016 à 17:18

    J'ai bien lu ton message Fred mais il n'apparaît pas, je ne sais pas pourquoi ... Bon courage, le blog pense à toi !

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    8
    Fred
    Lundi 11 Juillet 2016 à 15:50

    Eh bien, l'agrégation ne sera pas pour cette année...Je recommence mais uniquement en interne l'année prochaine: j'ai besoin de repos:)

    9
    Lundi 18 Juillet 2016 à 11:07

    Coucou Fred !

    Comme je te comprends ! Je suis désolée pour toi, mais j'espère que ça le fera à l'interne l'an prochain ... En attendant, repose-toi bien et passe quand même de bonnes vacances...  ce concours, ce n'est qu'un petit plus, mais ça ne change pas non plus la vie, qui est tout aussi jolie sans ! Bisous et bon été !

    10
    jcangelini
    Dimanche 9 Octobre 2016 à 18:46

    Bonjour,  (Lyon le 10 octobre 2016)

    1°) J'ai une interprétation à vous faire connaître :

    Au chant IV de l'Odyssée vers 143 Hélène dit devant Ménélas, Tèlémaque et Peisistrate en évoquant sa jeunesse : (Lecomte de Lisle)

    l'admiration me saisit tandis que je regarde ce jeune homme, tant il est semblable au fils du magnanime Odysseus, à Tèlémakhos qu'il laissa tout enfant dans sa demeure, quand pour moi, chienne, les Akhaiens vinrent à Troiè, portant la guerre audacieuse.

     

    J'ai d'abord pensé que l'on pourrait mieux traduire par : ... quand pour moi, au visage qui a du chien, les Achéens...

    Puis j'ai réfléchi en pensant aux fleurs appelées les "gueules de loup" peut-être y avait-il des fleurs appelés "Gueules de chien" ? Or justement les crocs du chien font penser à CROCOS qui est la fleur de Safran. J'en ai conclu qu'Homère a voulu dire que la cause de la guerre de Troie est la guerre entre les importateurs de safran Perse via Troie (dont la famille d'Homère aurait pu être à Chio un distributeur vers la Grèce) et les Grecs second producteur mondial de safran. Ils auraient aveuglé Homère pour qu'il arrête d'importer du safran perse en Grèce et en Italie. Et lui se serait mis à écrire l'Odyssée pour indiquer les passages dans les détroits de la méditerranée.

    2°) J'ai fait encore d'autres découvertes en traduisant les douze premiers chant mot à mot. Les lotophages seraient en fait de mangeurs ... TE ANTHINON EIDAR de petites alouettes blanches "la lotos" aurait donné l'alouette. 

    3°) Ulysse n'aurait en fait pas fait exprès de faire son jeu de mot avec le cyclope Polyphème : il a dit je m'appelle OUDEUS (c'est le petit nom dont m'appelle mes parents et mes amis) car c'est le diminutif de ODUSSEUS. Et le cyclope comprend OUDEIS c'est à dire Personne. etc. etc.

    Qu'en pensez-vous ?

     

     

      • Dimanche 9 Octobre 2016 à 21:42

        Bonjour et bienvenue sur ce blog !

        Je regarde tout ça de plus près et je vous réponds d'ici une petite semaine ! En tout cas, que d'idées ! Vous ne voulez pas participer à la traduction, ce mois-ci, de quelques vers d'Antigone de Sophocle ? Si oui, allez dans le menu à gauche pour les trouver, peut-être pourrez-vous faire de nouvelles découvertes sur le sens caché d'Antigone !

        A bientôt !

        Citronnelle.

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